Les anglais ont lancé un dispositif sensationnel. A partir du 12 octobre 2009, toute personne en contact avec des enfants et des personnes âgées ou vulnérables, devra payer 64£ (73€) pour être fichée dans la base de données de l’Independant Safeguarding Authority (ISA). Une enquête de ses antécédents sera faite par l’ISA, qui lui délivrera ou non la possibilité de travailler au contact desdites personnes.
L’enquête vérifiera les traces sur Internet (Facebook, blogs, forums, etc.), les déclarations d’anciens collègues et employeurs, de même que de membres du public, y compris des « témoignage[s] pas spécifiquement relié[s] à aucun évènement particulier » (belle tournure de phrase). De plus, d’autres critères sont pris en compte, comme : souffrir de « solitude émotionnelle sévère », avoir des « liens avec des asociaux », un mode de vie « impulsif, chaotique ou instable », ou encore avoir « recours à des substances ou au sexe pour faire face au stress ». Si deux critères au moins sont positifs, l’ISA ne délivrera pas l’autorisation de travail.
Il faut vivement souhaiter qu’en France de telles mesures soient prises. Venant du bon sens le plus avéré, il faudrait cependant les ajuster quelque peu, comme elles manquent singulièrement de précision et risquent de laisser passer, d’un côté comme de l’autre des populations visées, certaines catégories de population.
Ainsi, le dispositif devrait être ouvert aux personnes selon deux critères supplémentaires :
- Tout auteur, producteur, diffuseur, de produits culturels à destination des populations sensibles.
- Toute personne susceptible de se rendre, le temps d’une pause cigarette, soit environ cinq minutes, à pied, en transport en commun, à vélo, en voiture ou à cheval, de son domicile ou de son lieu de travail jusqu’à un lieu recevant collectivement des populations sensibles.
La population sensible contiendrait les catégories de population suivantes :
- Les moins de 18 ans ;
- Les plus de 70 ans ;
- Les titulaires d’une carte d’handicapé ;
- Les femmes enceintes ;
- Les SDF ;
- Les prisonniers ;
- Les personnes hospitalisées ;
- Les personnes souffrant d’une maladie grave ;
- Les immigrés en situation irrégulières ;
- Les immigrés en situation régulière ne pouvant justifier officiellement de leur maîtrise de la langue française.
Parmi la population visée par le dispositif, seraient incluses d’office les catégories de population suivantes :
- Toute personne entrant en contact, dans son cadre professionnel, avec l’une au moins des catégories de population précitées, sans considération de durée ni de fois.
- Les anciens détenus et toute personne au casier judiciaire non vierge ;
- Les personnes ayant fait l’objet d’un signalement aux forces de l’ordre ou à la justice en relation directe ou indirecte avec l’une au moins des catégories de population précitées ;
- Les personnes ne possédant pas de téléphone portable ;
- Les personnes ne possédant pas la totalité des points de leur permis de conduite ;
- Les personnes homosexuelles, bisexuelles, transsexuelles, transgenres et ambiguës ;
- Les personnes non reconnues par une religion, ou Eglise, officiellement reconnue par le Gouvernement ;
- Les personnes affiliées ou ayant été affiliées à un parti de gauche, à l’exception du Parti Socialiste, ou connues par leur entourage immédiat ou non-immédiat pour avoir tenu, sans considération de durée, de localisation ni de teneur précise du propos, des propos sympathisants à l’égard de l’un au moins des partis de gauche à l’exception du Parti Socialiste ;
- Les personnes affiliées ou ayant été affiliées aux syndicats SUD ou FO, ou connues par leur entourage immédiat ou non-immédiat pour avoir tenu, sans considération de durée, de localisation ni de teneur précise du propos, des propos sympathisants à l’égard des syndicats SUD ou FO ;
- Les personnes abonnées à un établissement public tel que les stades, les opéras, etc. ;
- Les personnes fréquentant dont il sera prouvé qu’elles fréquentent, ou ont fréquenté, des débits de boisson titulaires de la licence IV au moins trois fois en une semaine ;
- Les personnes immigrées en situation irrégulière ;
- Les personnes immigrées en situation régulière ne pouvant justifier officiellement de leur maîtrise de la langue française.
- Les habitants des communes dont la mairie est occupée par un maire ou une majorité de gauche, à l’exception du Parti Socialiste.
A terme, ce certificat, délivré sous forme de carte (une carte électronique détectable à distance par les autorités) à ranger dans son portefeuille et à garder constamment sur soi, devrait être requis également en dehors du contexte de travail.
Il s’agirait pour les autorités de faire rien moins que leur devoir : être garantes des interactions, réelles et surtout virtuelles, au sein de leur juridiction.
Le droit à l’interaction, qui sera inscrit sous peu dans la Constitution, est un droit qui, comme tout droit d’ailleurs (sur le bienheureux modèles des droits accordés par les parents à leurs enfants ─ sous réserve bien sûr qu’ils aient le droit à une telle interaction), demandera à être accordé.
Pour ce faire, les gens nous (Autorité Publique) demanderont le droit à l’interaction, et nous payeront pour mener l’enquête qui en décidera, suivant en cela toutes les procédures que nous avons mises en place.
C’est ainsi que nous serons garants de votre bonheur. Et de votre sécurité, bien sûr.
En partenariat avec Apple et Microsoft, Google, Facebook, les opérateurs de téléphonie fixe et mobile et internet, ainsi que les banques et les assurances autorisées en notre pays, la France-UMP-SA-CLUB vous souhaite une agréable vie et espère revoir bientôt vos impôts dans ses caisses.
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